L’Escargot
Vous l’avez tous rencontré le long des chemins
Dans la fraîcheur humide du petit matin
Sur son dos il porte sa maison,
Je voudrais vous parler de Monsieur Colimaçon.
Un être simple en vérité,
Avec lui, discrétion assurée,
Pas un mot, pas un bruit,
Et surtout pas un cri
Quand certains, pour agrémenter leur repas,
Le font passer de vie à trépas,
Il n’en veut à personne.
Il suit son chemin,
L’agitation des hommes,
Il s’en moque bien.
Où va-t-il ?
D’où vient-il ?
A vrai dire, on n’en sait rien.
Je me suis penché vers cet être discret
Souhaitant qu’il me révèle quelques secrets.
Vous qui voyez la nature de très haut,
Ce qui est impossible pour un petit escargot,
Vous devez voir des paysages superbes.
Moi, mon horizon c’est quelques brins d’herbes.
Pour vous, les humains, aller vite, c’est bien.
Trop vite ne sert à rien.
Ma lenteur légendaire qui vous fait tant sourire
Et votre agitation qui vous mène au pire.
Sans attendre ma dernière heure
Qui arrive j’en suis certain
Amis randonneurs, à la croisée de vos chemins,
S’il vous plait, levez un peu le pas,
De cette façon vous ne m’écraserez pas.
Cette traînée argentée qu’il laisse dans son sillage,
C’est sa réponse à lui à tous vos bavardages.
Car, sur ce monde insensé où tout se déprave,
Lui, tout simplement, il bave.
Daniel MONCHY